AMOROSTASIA : LA CHRONIQUE DES SENTIMENTS
L’impalpable qui sommeille en chacun serait-il nécessaire au bon fonctionnement du monde ?
Vaste question.
Dans la bande dessinée Amorostasia, le strasbourgeois Cyril Bonin dessine un univers où s’aimer est interdit et interroge le rôle des sentiments dans notre société. Rencontre.
Vous racontez l’histoire du point de vue d’un personnage principal féminin.J’ai toujours bien aimé avoir des personnages féminins assez forts dans les différents albums que j’ai pu réaliser. Du coup on découvre l’histoire à travers ses yeux, on s’identifie à elle et on est plus directement touché que si c’était un homme qui regardait de l’extérieur. Il y a deux parties : une partie où on voit les différents évènements de l’extérieur, par les yeux de la journaliste qui couvre les évènements et petit à petit on rentre plus dans l’intimité du personnage quand elle est personnellement concernée par l’épidémie. Elle se rend compte que non seulement elle peut douter des sentiments de son compagnon mais également de ses propres sentiments. C’est l’un des aspects que j’avais envie d’aborder : dans une relation amoureuse, il y a toujours le doute, on n’est jamais sûrs que les sentiments sont partagés. Avec cette épidémie, le doute n’est plus possible.
Vous traitez donc de l’amour intergénérationnel, de la discrimination et du rôle des femmes dans la société : c’est assez complet comme BD !Oui, finalement il est vrai que c’est assez complet. À la fois, ça ne s’est pas posé pour moi de manière aussi claire tout de suite, c’est-à-dire qu’au fur et à mesure que j’ai écrit, les différents thèmes sont apparus. Mais je ne me suis pas dit dès le départ que j’allais explorer de fond en comble le sentiment amoureux, parler de la place des femmes dans la société, ça s’est dessiné au fur et à mesure. D’ailleurs j’ai écrit une dizaine de versions avec des angles très différents.
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Propos recueillis par Valentine Schroeter